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Région de Bernay : la pilote de moto Lucie Boudesseul décroche un … – actu.fr


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Lucie Boudesseul brandissant le trophée de la troisième place sur le circuit de Pau Arnos. ©SV Agency – Stephane Valembois

« Une femme à ce niveau-là, cela ne s’est jamais vu », se réjouit-elle. Lucie Boudesseul a épaté son monde en étant la troisième pilote à franchir la ligne d’arrivée sur le circuit de Pau Arnos en Nouvelle-Aquitaine.

Le week-end du 15 et 16 juillet, elle a décroché son tout premier podium aux Championnats de France « European Bikes », réunissant les meilleures motos « hypersportives » – les plus grosses cylindrées – européennes.

Jamais une femme n’avait réalisé une telle performance. Cerise sur le gâteau : à 20 ans, la pilote domiciliée à Goupil-Othon (Eure) est la plus jeune de cette catégorie dans laquelle elle est engagée pour la première fois cette année.

À noter qu’en moto, toutes les compétitions sont mixtes.

Un changement de catégorie qui n’était pas au goût de tout le monde

Une telle performance n’est pas passée inaperçue.

« Avant, j’étais en 400 cm3 et cette saison, je suis passée en 1000 cm3, ce qui fait un gros décalage, car les engins sont beaucoup plus puissants, lourds et nécessitent donc d’avoir une musculature plutôt développée. Tout le monde pensait que c’était une très mauvaise idée et que ce n’était pas possible d’y arriver, surtout en étant une femme. Au bout de seulement 5 courses avec cette moto, être déjà sur le podium, cela a beaucoup fait parler dans le championnat effectivement. »

Lucie Boudesseul

Résultats aux Championnats de France Superbike de Lucie

Le Mans (26-27 mars). Course 1 : 15e / Course 2 : Non classée
Nogaro (28-29 avril). Course 1 : Non classée / Course 2 : 17e
Ledenon (28-29 avril). Course 1 : 11e / Course 2 : 10e
Magny-Cours (2-3 juillet). Course 1 : 10e / Course 2 : Non classée
Pau Arnos (16-17 juillet). Course 1 : 3e / Course 2 : 11e
Classement général (provisoire) : 11e

Lucie est passé dans la catégorie supérieure cette année

Cela faisait trois ans que Lucie Boudesseul évoluait dans la catégorie « Supersport 300 ». Comme évoqué précédemment, cette saison, elle est engagée en « European Bikes ».

Les deux épreuves (sur les 8 au total) s’inscrivent dans les Championnats de France « Superbike ».

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Suivant la taille, la puissance du moteur, etc. Les motos sont engagées dans les différentes catégories.

Néanmoins, un critère les regroupe toutes. Tous les engins sont de série. Voici la subtilité.

La moto GP en ligne de mire

Lucie Boudesseul rêve de moto GP. Pour faire simple, ce sont les trois catégories les plus médiatisées. Celles que nous pouvons voir certains dimanches après-midi à la télévision sur Canal+ Sport.

Cependant, ces motos ne sont pas de série, mais des prototypes. « Ce sont des motos spécialement développées pour la compétition, qui ne s’achètent pas en magasin pour rouler sur la route avec. Contrairement aux modèles de série, qui eux, y sont autorisés, même s’ils sont préparés pour la course », clarifie-t-elle.

« C’est l’étape juste avant d’intégrer le championnat Moto GP. »

Dans cette lignée, la pilote normande avait prévu de participer aux Championnats du Monde Junior, en catégorie « Moto 2 ».

« Cette compétition, c’est l’étape juste avant d’intégrer le championnat Moto GP. En réalité, il y a deux voies, mais pour l’une d’entre elles, je suis tout simplement trop vieille pour y participer. Cette catégorie est extrêmement médiatisée, le niveau est très relevé et les équipes de Moto GP, lorsqu’elles cherchent de nouveaux pilotes, elles regardent ici. »

Lucie Boudesseul

Le budget coince

Mais voilà, les problèmes commencent ici. À ce niveau-là, il faut intégrer une écurie.

Autrement dit, une équipe comprenant des mécaniciens, des ingénieurs, des intendants, un directeur technique, etc. Et cela n’est pas gratuit.

« La somme qui m’a été demandée était équivalente à celle d’une petite maison. »

Lucie Boudesseul

Malgré tout, après un gros travail de recherche de sponsors, elle avait réussi à réunir la somme à six chiffres.

Plus que des promesses de mécénat, c’était aussi les portes de son rêve qui commençaient à s’entrouvrir.

Deux gros sponsors perdus à la dernière minute

Malheureusement pour elle, ce fut la douche froide. Deux gros sponsors se sont retirés et ces espoirs de « Moto 2 » se sont envolés pour cette saison.

Néanmoins, elle a tout de même pu s’engager dans une catégorie plus importante dans ces Championnats de France « Superbike », et en plus de cela, elle y brille.

2024 : la confiance règne

Pour l’année prochaine, Lucie Boudesseul se dit optimiste concernant sa participation aux Championnats du Monde Junior en catégorie
« Moto 2 ».

« Par rapport aux résultats, je ne pensais pas monter sur un podium dès ma première année avec cette moto, alors qu’à la base, je venais pour apprendre. D’autant que je roule avec des hommes qui ont pour certains, 40 ans d’expérience. Donc, pour l’instant, cela se présente bien. Les équipes qui me voulaient l’année dernière, me veulent encore, et en espérant que mes performances en appellent d’autres également. »

Lucie Boudesseul

Désormais, il va falloir réunir le budget nécessaire afin d’intégrer les écuries qui lui font de l’œil depuis deux saisons maintenant.

« Avec mon manager David Veillon, nous espérons pouvoir le faire. Nous y travaillons déjà. Mais à l’heure actuelle, nous n’avons pas l’enveloppe requise, mais il nous reste du temps », tient-t-elle à rassurer.

Lucie Boudesseul
Sur sa moto, Lucie Boudesseul atteint jusqu’à 310 km/h. ©SV Agency – Stephane Valembois

Tout est parti d’une vidéo

« Je ne viens pas du tout d’une famille de motards », nous étonne Lucie Boudesseul. Plus jeune, elle a vu, par hasard, une vidéo de course de moto sur internet. Un spectacle qu’elle a trouvé « extra ». Après cela, elle a voulu se lancer dans l’aventure.

Par chance, en 2017, le team « RR » lancé par Philippe Muhlmeyer, dirigeant de l’entreprise « Serquigny Couverture », cherchait à créer une équipe féminine. Ses parents, professionnels dans le secteur du bâtiment également, connaissaient ce dernier et ont donc eu l’information.

Et naturellement, Lucie Boudesseul a intégré l’équipe où elle est restée un an.

Remarquée sur un simulateur aux 24 Heures du Mans

Ensuite, en 2018, elle a rencontré son manager, David Veillon, lors des 24 Heures du Mans, où il tient le simulateur d’entrainement utilisé par les pilotes de Moto GP. La Normande y est allée en tant que spectatrice et a essayé l’outil.

« Il a remarqué lors de mon passage qu’il y avait quelque chose de différent dans ma façon de piloter que ce qu’il voyait d’habitude », recontextualise-t-elle.

Après cette démonstration, elle se souvient de sa proposition : « il m’a dit : si tu veux, je peux t’apprendre tout ce que je sais ».

À partir de ce moment, ils ont commencé à travailler ensemble. Les choses n’ont pas trainé, dès l’année suivante, elle a participé à son premier Championnat de France (en Supersport 300).

Des parents « admiratifs »

Voilà aujourd’hui cinq ans qu’elle enchaine les pointes à plus de 300 km/h et les apparitions sur la scène nationale. Une fierté pour ses parents, même si ce n’est pas de tout repos pour sa maman.

« Ils sont tous les deux admiratifs, mais ne monteraient pas sur la moto, même pour essayer, par peur de la puissance. Mon père est, tout de même, moins inquiet et profite des courses à fond. Tandis que ma mère est très angoissée et n’arrive même pas à me regarder rouler. »

Lucie Boudesseul

Les ambitions de sa fille risquent de ne pas atténuer son angoisse. 

En effet, le regard de la meilleure pilote française de vitesse est désormais tourné vers le monde professionnel.

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Theo Lefevre

Dans le vaste océan du cyberespace, je suis Théo Lefèvre, un Journaliste Web captivé par les histoires qui se tissent à travers les fils numériques. Mon parcours à l'Université Américaine de Paris a façonné ma plume, tandis que mes curiosités se dévoilent à travers la science et la technologie, le monde des affaires, et l'athlétisme. Porté par mon passé de passionné de sport et d'économie, chaque article que je compose est un reflet transparent de mon engagement envers l'authenticité. Joignez-vous à moi pour explorer les méandres de l'innovation scientifique, les intrications du monde des affaires et les défis du terrain d'athlétisme, tout en partageant un voyage honnête et stimulant à travers mes écrits.

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