[Édito] Écologie : l’été des Diafoirus – Le Télégramme
La pluie tombée ces dernières semaines n’a pas suffi à combler la nappe phréatique mais a redonné des couleurs aux climatosceptiques et complotistes. « Voyez comme il fait froid ! Les touristes fuient ! On vous ment : le dérèglement climatique est une fiction ! », telle est leur rengaine.
Confondant météo et climat, court terme et temps long, ces Diafoirus brassent du vent. Leur discours ne provoque pas de vagues-submersion mais rencontre un certain écho, notamment sur les réseaux sociaux.
Les écologistes politiques s’alarment de cette floraison de charlatanisme mais récoltent ce qu’ils ont en partie semé. En enfermant l’écologie dans le radicalisme et le catastrophisme, ils l’ont rendue caricaturale aux yeux de l’opinion.
En la politisant à outrance et en excluant tout pragmatisme de leurs programmes, ils ont fait fuir les bonnes volontés.
C’est un comble : les conséquences du dérèglement climatique sont parfois moins redoutées que les mesures punitives préconisées par certains Torquemada du parti vert. Quand Sandrine Rousseau, députée EELV de Paris, prend la parole, même les esprits plus progressistes sortent leur gilet pare-balles.
« Tout ce qui est excessif est insignifiant », disait Talleyrand. L’écologie politique française en est là. Elle fait figure d’épouvantail. Le discours d’une Rousseau est pris « comme une attaque directe », selon le socialiste Rémi Branco, vice-président du conseil départemental du Lot. Cette semaine, l’élu a donné un entretien décapant à Libération dans lequel il déplore que la gauche, dans son ensemble, soit perçue par de nombreux Français comme « une menace pour leur mode de vie, si jamais elle arrive au pouvoir ».
Ce n’est pas en invitant à leur université d’été le rappeur Médine, qui chante « Crucifions les laïcards comme à Golgotha », que les Verts contribueront à dépolluer les esprits et à convaincre les Français.