« Impassibles », « sûrs d’eux » mais « gentils »… Les vacanciers … – Le Parisien

Comme chaque année au mois d’août, les Français venus d’autres régions sont nombreux à arpenter les rues de la capitale. Profitant de la trêve estivale, ils (re) découvrent avec plaisir — en famille, en couple ou seul — les joies de la vie parisienne. Du Louvre à la tour Eiffel, du musée d’Orsay au musée Grévin en passant par le jardin des Tuileries, rien ne leur échappe, pas même l’humeur des habitants de la Ville Lumière. Verdict.
Qui a dit que les Parisiens faisaient la tête ? En tout cas pas Emmanuelle, venue de Lille (Nord). « Les gens sont très sympas. À l’hôtel comme au Centre Pompidou, nous avons été très bien accueillis », sourit cette professeure d’arts appliqués. « Les Parisiens ne sont pas très bavards, mais ils sont gentils », abonde Julien, étudiant en école d’ingénieur à Rodez (Aveyron).
Nathalie, qui a quitté Paris il y dix ans pour s’installer à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), n’est pas du même avis. « Les Parisiens font la tête », s’exclame-t-elle. Un lien de cause à effet avec la météo ? « Ici, il fait toujours gris », poursuit la Sudiste. Après quelques jours passés chez son fils, la sexagénaire note toutefois « plus de mixité parmi les Parisiens que parmi les habitants d’Aix-en-Provence, ce qui reflète l’attractivité de cette grande métropole. »
Au terme d’une semaine dans la capitale, Nawras, 21 ans, étudiante en commerce international à Lille, s’est forgé un avis bien tranché… « Les Parisiens sont aigris. A voir leurs visages fermés, ils n’ont pas l’air heureux. »
Des Parisiens « lookés » et « excentriques »
Un peu de positif tout de même… Professeur des écoles en Picardie, Jean-Eudes trouve les Parisiens « plus lookés qu’à Amiens » ! « Les tenues sont plus originales », souligne-t-il, à l’unisson avec la Lilloise Emmanuelle. « Comme les Londoniens, les Parisiens s’habillent comme ils veulent. Il y a plus d’excentricité. »
Looké, le Parisien, mais également sportif ! Assistante administrative à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Christelle, qui n’était pas venue à Paris « depuis quelques années », remarque pour sa part que « de nombreux Parisiens se sont mis au vélo. Du coup, en voyant les pistes cyclables sécurisées, je suis presque tentée de prendre un Vélib pour me balader ! »
« Les Parisiens, lorsque je leur demande mon chemin par exemple, sont assez fiers de leur ville, observe pour sa part Olivia, barista à Montpellier (Hérault). Ils sont très enclins à partager l’histoire d’un lieu, leurs bonnes adresses », poursuit la jeune femme, qui trouve Paris tout à la fois « énergivore, vivifiante et inspirante ». Elle observant avec curiosité la façon de vivre des habitants de la capitale, trouvant notamment que ces derniers « marchent vite ».
Du haut de ses 19 ans, Anaïs se dit « admirative du mode de vie des Parisiens, de leur démarche qui donne l’impression qu’ils sont très sûrs d’eux et de leur manière de s’habiller ». La vie à Paris ? « Cela me fait rêver, confie cette étudiante lilloise, même si je ne suis pas dupe des apparences. »
« Ici, tout paraît très rapide »
Venu d’Yvetot (Seine-Maritime) avec sa femme et leurs deux enfants, Vincent, 40 ans, a été frappé par « le détachement » des Parisiens. « Chacun va dans sa direction sans se préoccuper d’autrui. Ici, tout paraît très rapide. On a parfois l’impression que les gens ne prennent pas le temps de vivre. »
Un constat partagé par Laurence, professeure de sciences de la vie et de la Terre aux Andelys (Eure). « Dans la rue, les Parisiens semblent indifférents. Ils ne cherchent pas à entrer en contact avec les autres. Dans le métro par exemple, il est impossible de croiser un regard. Est-ce par peur ? Est-ce une façon de se protéger ? »
Retraité à Saint Omer (Pas-de-Calais), Bruno a lui aussi trouvé les Parisiens « impassibles dans les transports en commun ». Et conclut d’une formule : « Dans le métro, les gens se croisent mais jamais les regards. »