Alerte biologique à Poitiers : un parasite détecté dans l’eau du robinet – Le Figaro

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Diarrhées, vomissements, fatigue… Avant des analyses plus poussées, les autorités préconisent plusieurs mesures de sécurité dans 10 communes.
«Faire bouillir l’eau du robinet». Dans un communiqué paru vendredi 11 août, la Communauté urbaine du Grand Poitiers a révélé la présence d’un parasite dans son eau potable. Le 27 juillet, lors d’un contrôle mensuel de routine, des traces de Cryptosporidium ont été identifiées dans les eaux traitées. Avant les résultats d’une deuxième analyse, la Communauté urbaine a pris des mesures de précaution pour protéger les 130.000 habitants des 10 communes concernées. Une première pour le Grand Poitiers.
Le Cryptosporidium est un parasite responsable de la Cryptosporidiose, une infection du tube digestif. Cette dernière peut se manifester par une diarrhée, des vomissements, des douleurs abdominales, de la fatigue et une légère fièvre. Le communiqué rappelle qu’«à ce jour, aucun cas de Cryptosporidiose n’a été signalé à l’ARS Nouvelle-Aquitaine sur le territoire concerné».
Si les symptômes de cette infection sont relativement bénins et temporaires, ils peuvent être plus sévères pour certains profils à risque : enfants de moins de 4 ans, personnes âgées, personnes hospitalisées et présentant un système immunitaire affaibli.
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66.000 bouteilles d’eau distribuées
Dans son communiqué de presse, la Communauté urbaine du Grand Poitiers recommande plusieurs mesures de précaution :
- faire bouillir l’eau du robinet au moins 5 minutes avant de la consommer ou encore de préparer un biberon
- La consommation d’eau en bouteille est aussi encouragée
- Se laver régulièrement les mains, car la Cryptosporidiose peut se transmettre de personne à personne.
L’eau du robinet reste néanmoins utilisable pour la cuisson d’aliments, les lessives, la vaisselle et plus largement toute sorte d’usage ménager. Il n’y a également pas de risque à prendre une douche ou à se brosser les dents.
Pour venir en aide aux personnes fragiles, 66.000 bouteilles d’eau potable sont distribuées. Les maires des 10 communes concernées, parmi lesquelles figure Poitiers, ont été invitées à activer leur Plan communal de sauvegarde. Ce dernier consiste à contacter les personnes fragiles, âgées et isolées pour s’assurer qu’elles aient un accès à de l’eau potable.
Un parasite qui a fait surface en 2017 en France
S’il s’agit de la première contamination au Cryptosporidium pour le Grand Poitiers, les Alpes-Maritimes avaient déjà été touchées par ce parasite en juin dernier. Toujours en juin, le même parasite avait privé 50.000 habitants des Bouches-du-Rhône d’eau potable.
Ce parasite, dont les premiers cas ont été enregistrés dans les années 1980, a surtout fait surface à partir de 2017 en France, selon Santé Publique France. Entre 2017 et 2020, 11 épidémies de Cryptosporidiose, dont 6 transmises par l’eau, ont été identifiées.
Santé Publique France rappelle néanmoins que ces épidémies passent souvent inaperçues. Elles peuvent en effet être confondues avec d’autres maladies comme la gastro-entérite. Les résultats de la deuxième analyse de la Communauté urbaine du Grand Poitiers devraient être disponibles «au plus tard» lundi 14 août.