Quatre tendances parmi les ETF misant sur l’électrification – L’Echo

Pour terminer notre série sur les ETF thématiques, nous allons nous intéresser aux trackers exposés à l’électrification des économies. “Les stratégies liées aux thèmes durables ont connu la plus forte croissance en termes d’actifs sous gestion (sur les trois dernières années), notamment à travers des produits exposés à la transition énergétique”, indique Omar Moufti (Thematics & Sectors Product Strategy chez iShares).

Les changements dans les schémas de production d’énergie sont au cœur de nombreuses initiatives prises ces dernières années au niveau des pouvoirs publics, avec notamment le Green Deal européen ou l’Inflation Reduction Act aux États-Unis. Ces programmes vont entraîner des investissements de plusieurs centaines de milliards de dollars durant les prochaines années.

La guerre en Ukraine a également fait prendre conscience aux gouvernements européens de la nécessité d’accélérer la transition énergétique vers des sources d’énergie renouvelables, tout en poussant le développement de l’hydrogène vert ou bleu, voire en planifiant la construction de nouvelles centrales nucléaires ou en allongeant la durée de vie des centrales nucléaires existantes.

Dans le domaine de la transition énergétique, il existe quatre grandes voies pour investir thématiquement, via des fonds qui proposent généralement une exposition concentrée (entre 30 et 120 positions). Selon la thématique choisie, l’exposition sectorielle est toutefois radicalement différente.

La première thématique consiste à s’exposer aux groupes qui font partie du segment “énergie propre”, dans lequel nous trouvons iShares Global Clean Energy ETF, le plus gros ETF thématique disponible sur le marché belge avec plus de 4,5 milliards de dollars en actifs sous gestion. Lyxor et L&G (voir tableau) proposent également des stratégies dont les encours dépassent les 100 millions de dollars.

L’exposition de ces produits va privilégier les producteurs d’électricité (35% des encours en moyenne), les valeurs industrielles (25% des encours) ou la technologie (25% des encours).

En dépit du soutien des plans d’investissements publics, ces stratégies ont toutefois traversé des moments relativement difficiles ces deux dernières années suite à la hausse des taux obligataires (dans un secteur souvent composé d’entreprise de taille moyenne, en forte croissance, avec un endettement parfois élevé), avec encore des reculs compris entre 9 et 16% depuis le début de l’année. Il faut constater que ces performances sont significativement moins intéressantes que celles de fonds actifs comme Pictet-Clean Energy ou RobecoSAM Smart Energy, nettement plus exposé au secteur technologique.

Outre les fonds “généralistes”, il existe également de nombreux trackers spécialisés dans un segment spécifique de la production d’énergie renouvelable (éolien, hydrogène, solaire), mais la plupart de ces fonds affichent des encours encore relativement limités, à l’exception des produits proposés par L&G sur l’économie de l’hydrogène ou d’Invesco sur le développement de l’énergie solaire.

Une autre thématique fortement populaire dans le segment des ETF est celle de la mobilité verte, avec trois fonds (chez iShares, Xtrackers et Lyxor) dont les encours dépassent aujourd’hui les 100 millions de dollars. Ces produits ont un poids qui est beaucoup plus important dans les grandes capitalisations (plus de 70% des encours en moyenne). D’un point de vue sectoriel, c’est la consommation cyclique qui est la plus représentée (en raison notamment de leur exposition aux producteurs de voitures autonomes) avec en moyenne plus de 45% des actifs sous gestion.

Vient ensuite le secteur de la technologie, avec des poids importants qui sont investis dans des producteurs de semi-conducteurs (NVidia est présent dans les dix principales positions des trois ETF). Après avoir reculé en moyenne de plus de 25% l’année dernière en raison de la correction des valeurs technologiques, les trois ETF ont déjà récupéré une grande partie de leurs pertes, et affichent encore des performances annualisées supérieures à 15% sur les trois dernières années.

Outre son ETF sur la mobilité future (repris dans notre tableau), DWS / Xtrackers propose également depuis peu trois nouveaux ETF ciblant des objectifs du développement durable (ODD) des Nations Unies, qui comportent une part importante exposée à l’électrification des sociétés, à savoir les ODD 7 (Xtrackers MSCI Global SDG 7 Affordable and Clean Energy), ODD 9 (Xtrackers MSCI Global SDG 9 Industry, Innovation & Infrastructure) et ODD 11 (Xtrackers MSCI Global SDG 11 Sustainables Cities).

Cette gamme de fonds (dont les encours sont encore relativement limités) offre une différentiation par rapport à ce qui existe dans le marché. “Par exemple, une approche sur l’énergie propre n’est pas neuve et fait partie depuis plusieurs années des ETF thématiques, en revanche, le fait de se concentrer sur l’ODD 7 (Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable), l’est”, indique Lukas Ahnert (Passive Product Specialist chez DWS).

La troisième grande thématique sur la transition énergétique va plutôt viser l’ensemble de la chaîne de valeur des batteries électriques, avec notamment deux produits dont les encours se chiffrent à plusieurs centaines de millions de dollars. Ces stratégies se caractérisent par un poids nettement plus important sur le Japon et l’Asie (qui pèsent ensemble plus de 50% des encours) qui concentrent l’essentiel des capacités mondiales dans la production de batteries rechargeables.

Enfin, une dernière stratégie pour s’exposer à la transition énergétique est de privilégier les produits indiciels investissant dans les matières premières, qui sont appelés à connaître une forte croissance de leur demande durant les prochaines années, comme le cuivre, le cobalt, le lithium ou encore le nickel. Un métal comme le cuivre devrait voir sa demande doubler d’ici 2035, les nouvelles voitures électriques nécessitant jusqu’à deux fois plus de cuivre que les voitures thermiques.