FC Sochaux : « Il y a une vague d’espoir inimaginable »… Semaine … – Le Parisien

« Le combat continue. » Dans la nuit du 3 au 4 août, Jean-Claude Plessis nous avait envoyé ce message sibyllin en guise de commentaire aux dernières actualités du FC Sochaux-Montbéliard. Trois heures plus tôt, le club était tombé de très haut. La justice confirmait en référé la non-validité du projet de Romain Peugeot pour évoluer en Ligue 2 et pourtant, un homme ne voulait pas se laisser abattre. Dix jours plus tard, tout est plus clair. L’ancien président iconique du club doubiste (1999-2008) préparait, en fait, déjà un plan B. Un plan du « moins pire » visant à éviter les fracas économiques et humains d’un dépôt de bilan, et dont on connaît mieux les contours depuis jeudi soir grâce à un communiqué officiel.
Cette nouvelle aventure a un nom : « FCSM 2028 ». Il dit tout de l’espoir d’une région qui, dans cinq ans, espère fêter le centenaire de son institution avec une santé retrouvée. Épaulé par son associé Pierre Wantiez, Jean-Claude Plessis a joué de son aura et de son influence pour rassembler un certain nombre de partenaires locaux. Romain Peugeot a également accepté de monter dans le bateau et de soutenir un plan de survie en National 1, malgré sa déception d’avoir raté le train de la Ligue 2.
Une audition jeudi prochain auprès de la DNCG
Concrètement, le groupe chinois Nenking, honni par les supporters, a accepté de céder ses parts à FCSM 2028 en milieu de semaine. Les nouveaux dirigeants espèrent maintenant convaincre le gendarme financier de la DNCG de repêcher le club en N1 et conserver le statut professionnel. Ils tablent sur un budget de 12 à 13 millions d’euros sur trois ans. La commission de contrôle va se réunir ce jeudi 17 août prochain à 12h15.
Si le dossier est validé, l’équipe première pourrait démarrer la saison — qui a débuté officiellement vendredi soir dernier — le 25 août prochain sur la pelouse du Red Star. Dans le cas contraire, la cession serait caduque. Et ressurgirait le spectre d’une faillite après un dépôt de bilan auprès du tribunal de commerce de Belfort.
Mais l’heure est à l’optimisme. « Preuve de la confiance donnée à cette dynamique de reprise, le staff technique et les joueurs sochaliens reprendront le chemin de l’entraînement lundi 14 août », précise le texte publié jeudi soir.
Des « socios » très impliqués et bientôt au conseil d’administration ?
Cette tentative de sauvetage n’aurait pas vu le jour sans le soutien massif des supporters réunis sous la bannière « Sociochaux ». Ce collectif joue le rôle de facilitateur avec les entreprises et collectivités locales. Il a aussi lancé sur les réseaux sociaux une cagnotte s’élevant à près de 360 000 euros, selon un décompte effectué dimanche après-midi, et dont l’objectif a été fixé à 400 000 euros.
Cette initiative d’actionnariat populaire connaît un coup de boost phénoménal depuis quelques jours et l’assurance donnée aux « socios » qu’ils seraient associés aux décisions du club via une place au conseil d’administration. « On a pris contact avec eux il y a trois jours. Ils voulaient se rassurer et voir si on n’était pas des fous furieux », sourit le président Mathieu Triclot, qui dénombre désormais plus de 3 000 participants, dont d’anciens joueurs comme Marvin Martin, Franck Silvestre, Stéphane Dalmat ou Guirane N’Daw.
« Maintenant que l’accord a été trouvé, on observe une accélération prodigieuse des dons, poursuit-il. Il y a une vague d’espoir inimaginable qui est en train de monter. Les gens se projettent très très fort. Tout le monde veut mettre la main à la pâte pour le club, certains se proposent de rénover le stade eux-mêmes, de repeindre les murs… Après, il faut encore être prudent. Tout l’argent n’est pas encore réuni. Notre seule obsession, c’est poursuivre et intensifier la levée de fonds et les contacts avec les entreprises d’ici le 17 août. »
Dans nos colonnes la semaine dernière, Jean-Claude Plessis insistait sur la nécessité de sauver le centre de formation, fierté régionale. À 79 ans, il est plus que jamais en passe de réussir son pari. Un combat intense qu’il n’entend pas poursuivre sur le long terme. Celui qui vit en Bretagne et dirige le club amateur de l’AS Brestoise assure qu’il laissera la main dès que la situation sera sous contrôle. Son bras droit Pierre Wantiez, déjà présent à ses côtés dans les années 2000, serait prêt à s’occuper de la phase de démarrage.