On avait envie d’y croire. Après un début de tournée américaine morose (élimination d’entrée à Washington et Montréal), Caroline Garcia semblait avoir mangé son pain noir, affirmant que tout ce qu’elle redoutait depuis le début de la saison s’était produit et que, au final, ça n’avait pas changé sa vie. Des craintes, il en restait cependant quelques-unes, notamment avec la défense des points de son titre acquis ici même l’an dernier. La mission semblait presque impossible tant la Française n’a pas été en mesure de se construire une confiance pouvant l’emmener loin dans les grands tableaux, mais on sait qu’avec son jeu ultra-agressif, il suffit d’un rien pour faire basculer un match du bon côté et lancer le mouvement.
Hélas, encore une fois, les prises de risque ne lui ont pas été favorables. Et pour son troisième tournoi américain de l’été, Garcia enregistre une cruelle troisième défaite de rang. Pourtant, le premier set avait été convaincant. Si elle était la première à devoir défendre des balles de break, elle tenait le coup et c’était bien elle qui prenait le service de Sloane Stephens pour mener 4-2. À 5-3, elle servait pour le match et c’est peut-être à ce moment que ses démons ont commencé à se réveiller. En mal de premières balles, elle se faisait breaker par Stephens, une adversaire dont elle se méfiait. « Elle n’a pas un classement qui reflète son niveau et on sait qu’elle est capable de faire de très grands matches, surtout aux États-Unis. Sur dur, elle est toujours dangereuse. » Mais Garcia réagissait superbement en rebreakant derrière pour s’adjuger le premier set. On se disait que le plus dur avait été fait. On se trompait, le plus dur était à venir.
Très agressive, Stephens prenait tous les risques en retour. Et comme Garcia ne pouvait pas sur service qui plafonnait à 56 % de premières balles et seulement 45 % de points derrière ses deuxièmes balles, l’Américaine faisait le break pour le plus grand plaisir du public qui n’attendait que de voir sa favorite faire chuter la tenante du titre. Dans ce jeu de service perdu, Garcia aura tout de même sauvé 5 balles de break avant de céder. Un jeu où la bruine aura fait son apparition, sans que l’arbitre n’interrompe le match comme l’aurait souhaité Garcia. « L’arbitre ne voulait pas trop arrêter, Sloane n’était pas trop fan de continuer. On aurait dû être plus claires et dire qu’on voulait arrêter, mais on voulait aussi finir le jeu. C’est dommage car ce jeu, ça aurait pu être important de le garder», regrettait la Française. Ce break, elle n’allait jamais pouvoir le récupérer et Stephens égalisait à un set partout.
Restait à savoir si Garcia allait savoir réagir après ce coup de massue. Un jeu de service abandonné dès l’entame du troisième set n’augurait rien de bon en ce sens. Sloane Stephens était en réussite, notamment sur les lobs dès que Garcia s’approchait trop du filet, alors que Garcia prenait trop de risques. Mais ces derniers ont fini par payer avec un débreak autoritaire pour revenir à 4-4. La dynamique était-elle redevenue française ? Las, Stephen reprenait son dû dans la foulée pour servir pour le match. Sa première balle de match, conclue au filet était la bonne. Caroline Garcia, elle, va maintenant se tourner vers l’US Open où elle devra défendre les points de sa demi-finale de l’an passé. Avec tout de même quelques points positifs dans la valise. « Sur ces 10 derniers jours, il y a plein de progrès dans le jeu, le travail physique et surtout l’attitude et la combativité. »
