Après une saison d’adaptation, le Lorientais Gaël Dréan veut s … – Le Télégramme

« La première fois que j’ai mis les mains dans un ruck en Top 14, je l’ai senti passer. » Gaël Dréan n’a pas mis longtemps à se rendre compte du palier qui existe entre l’élite du rugby français et le niveau amateur. Il faut dire qu’à l’été 2022, le Morbihannais a effectué un bond de géant, de la quatrième division (champion de Fédérale 1 avec le Rennes EC en 2022) à un club historique qui a marqué la dernière décennie : le RC Toulon (champion de France en 2014 et trois fois champion d’Europe en 2013, 2014 et 2015). L’ailier de 22 ans a vécu « une année d’apprentissage et de transition » dans le Var où il a également dû s’adapter au climat. « La température, c’est le premier truc qui m’a choqué quand je suis arrivé. Pendant la prépa, j’avais l’impression d’être dans un four. »

Une préparation puis une première saison au niveau professionnel dans le vestiaire du RCT occupé par des grands noms du ballon ovale, de Sergio Parisse (142 sélections avec l’Italie) à Charles Ollivon (33 sélections avec la France) en passant par Mathieu Bastareaud (54 sélections avec la France) et Cheslin Kolbe (champion du monde avec l’Afrique du Sud en 2019), pour ne citer qu’eux. « Sur les premiers jours, tu ne comprends pas trop ce qu’il t’arrive. Mais après, tu prends le rythme des entraînements et c’est le rugby qui prend le dessus », admet le Breton.

« En Top 14, on ne peut pas juste courir vite »

Gaël Dréan s’est vite mis au diapason en inscrivant deux essais lors de ses deux premières apparitions (3e et 4e journées contre Clermont et à Perpignan). Et même s’il est difficile de grappiller du temps de jeu dans l’effectif pléthorique des Toulonnais, la fusée lorientaise a réalisé une première saison plus qu’honorable (10 matchs de Top 14 dont 9 titularisations pour 2 essais et 1 match de Challenge Cup pour 2 essais).

« J’ai progressé dans tous les domaines, techniquement, dans la vision du jeu. Il y a eu beaucoup de changement pour moi. Ça peut expliquer ma petite baisse de régime après le début de saison, le temps d’assimiler tout ce qu’imposait ce nouveau niveau. »

Car le joueur formé au Rugby Ovalie Lorient puis passé par le Plouzané AC (Fédérale 3, 2019-2020) et le Rec (Fédérale 1, 2020-2022) sait qu’il a quelques lacunes techniques par rapport aux joueurs passés par un centre de formation. Et même si sa vitesse a fait des ravages jusque sur les pelouses professionnelles, il est conscient que « pour être un joueur de Top 14, on ne peut pas juste courir vite. »

« Sergio (Parisse) m’a aidé à relativiser »

« Avant d’arriver en Fédérale 3, je ne savais pas faire une passe vissée des deux côtés. Avant d’arriver à Rennes, le jeu au pied, c’était impossible. Maintenant c’est encore pas terrible (rires), mais c’est en progression énorme. Et c’est ça dans tous les domaines. Sur les ballons hauts, le jeu au pied, les passes… »

Ce joueur « d’instinct » espère pouvoir se lâcher cette saison alors que « l’année dernière, j’ai pu parfois être bridé par la peur de mal faire. » Gaël Dréan a pu compter sur ses coéquipiers. « Sergio (Parisse) est venu me parler après avoir que j’ai fait une connerie contre Montpellier. Il m’a aidé à relativiser. »

Boosté par un premier titre dès sa première saison (la Challenge Cup), le Morbihannais veut se faire une place au RC Toulon, avec qui il vise le top 6 afin de prendre part aux phases finales du Top 14 en 2023-2024. Un prêt pour gagner du temps de jeu « n’a pas été évoqué » et « n’est pas du tout l’objectif », confie-t-il. « Ce que je veux c’est jouer ici à Toulon ! ». Son contrat, prenant initialement fin en 2024, a été prolongé jusqu’en 2026. Un message de confiance du club vis-à-vis de son protégé. De quoi aborder la nouvelle saison, gonflé à bloc.