Basket-ball. SIG: Chaundee Brown, de l’énergie à revendre – DNA – Dernières Nouvelles d’Alsace

Dans plusieurs de ses morceaux, le rappeur Booba se vante de passer de « 0 à 100 en moins de quatre secondes », à l’image des bolides les plus puissants.
Chaundee Brown, lui, « allume le moteur et va directement de la première à la cinquième vitesse », sans transition, selon son entraîneur Massimo Cancellieri. « Il est volcanique, mais pas comme moi », sourit le stratège de la SIG, réputé pour son caractère hautement inflammable. « Il est plein d’énergie et c’est quelque chose que j’aime bien. »
« Même si ce n’est que ma première année en Europe, je sais que je peux amener mon leadership à cette équipe »
Le nouvel ailier strasbourgeois ne triche pas sur le parquet. Il est même tellement engagé qu’il a dû se présenter avec l’œil gauche gonflé, ce vendredi lors du point presse organisé par son club, après un choc subi la veille. « Quand je suis sur le terrain, je me donne à 110 % », insiste-t-il.
Il faut dire que le sport est inscrit dans les gènes du natif d’Orlando. Son père a pratiqué le basket et le football américain, sa mère le volley et le softball. Le petit Chaundee a donc été à bonne école et, après avoir touché la balle orange pour la première fois à l’âge de 3 ans, il ne l’a plus jamais lâchée…
Sous le soleil de la Floride où il a grandi, ce ne sont pourtant pas les activités qui manquent. « Les plages, les parcs d’attractions comme Disney World et les multiples endroits sympas où on peut se promener » constituent autant de raisons, pour un adolescent, de ne pas passer ses journées sur les playgrounds. Mais Chaundee Brown n’a jamais dévié de sa trajectoire.
« J’ai toujours travaillé dur », raconte-t-il. « Et vers 14-15 ans, je me suis dit : pourquoi ne pas faire carrière ? »
Pour l’heure, l’extérieur US s’est essentiellement exprimé en G-League, l’antichambre de la NBA, après s’être aguerri dans les universités réputées de Wake Forest et de Michigan. Lors de la saison écoulée, avec les Spurs d’Austin, il affichait une moyenne de 17,4 points et 5,1 rebonds en 35 matches disputés.
La grande inconnue, à ce jour, concerne sa faculté à se familiariser rapidement avec le basket européen. « Comme tous les Américains qui arrivent ici pour la première fois, il va notamment devoir s’adapter au fait qu’il y ait plus de gens dans la raquette », souligne Massimo Cancellieri.
Aux États-Unis, un lancer franc est en effet accordé à l’équipe d’en face dès lors qu’un joueur reste plus de trois secondes dans la peinture sans défendre sur un adversaire direct. Sur le Vieux Continent, cette règle n’existe pas et il est possible de recourir à une défense de zone pour compliquer la vie des attaquants, qui ne peuvent plus pénétrer vers le cercle comme ils le voudraient.
« Le jeu, la façon dont on s’entraîne, le coaching… C’est vrai qu’il y a des différences », acquiesce Chaundee Brown. « Je vais simplement essayer de faire ce qu’on me demande, tout en restant moi-même. Je ne pense pas avoir besoin de changer quoi que ce soit. Et même si ce n’est que ma première année en Europe, je sais que je peux amener mon leadership à cette équipe. »
Derrière la carapace, « quelqu’un de jovial, qui aime communiquer et faire des blagues »
Recruté, entre autres, pour ses talents de scoreur, l’ailier polyvalent – il peut être décalé sur les postes 2 (arrière) et 4 (intérieur fuyant) – n’est pas pour autant un soliste. « Je ne suis pas focalisé sur moi-même », prend-il soin de préciser. « Je veux défendre, prendre des rebonds, parler à mes partenaires, être là pour eux… »
L’homme à la petite barbe bien taillée le certifie : derrière sa carapace, difficile à percer au premier abord, se cache « quelqu’un de jovial, qui aime communiquer et faire des blagues ». Après une douzaine de jours d’entraînement, il se réjouit déjà d’avoir rejoint un « bon groupe, qui travaille bien et peut réaliser des choses vraiment spéciales cette saison ». Quel visage l’Américain montrera-t-il, ce samedi (20 h) en amical face à Nancy, du côté de Saint-Nicolas-de-Port ?
Il ne faudra pas trop en demander aux Strasbourgeois au terme d’une semaine durant laquelle ils auront beaucoup sué (lire ci-dessous). Mais on l’a dit, Chaundee Brown ne sait pas s’économiser. Et quand le moteur démarre, généralement, il tourne vite à plein régime.
Les jambes lourdes face à Nancy ?
Deux entraînements ce vendredi, un autre ce samedi matin, quelques heures seulement avant d’affronter Nancy le soir même (20 h) à Saint-Nicolas-de-Port : on ne peut pas dire que la SIG se soit préservée, à l’approche de sa première rencontre amicale en public. Victorieux face à Heidelberg (83-71), 12e du championnat allemand, mercredi lors du “scrimmage” (match d’entraînement) à huis clos au Rhenus, les Strasbourgeois viennent de traverser « une semaine très lourde en termes de charge de travail ». C’est en tout cas ce que rapporte Massimo Cancellieri, qui s’attend à ce que ses hommes vivent un « cauchemar sur le plan physique », à l’occasion de ce derby de l’Est sans enjeu contre le voisin lorrain. « Quand la fatigue pèse sur les jambes, c’est là que les joueurs commencent à faire de mauvais choix », souligne le coach. « Le but, c’est de voir si leur cerveau fonctionne toujours. » Donc de les pousser dans leurs retranchements…
« Même si nous n’en sommes qu’au début de la préparation, il y a déjà une alchimie au sein de l’équipe, pas d’un point de vue technique, mais en termes d’état d’esprit », apprécie le technicien italien. « L’ambiance est bonne, les joueurs s’entraident et se parlent… Je suis content. »
Am.P.