Divertissement

Anatomie d’une chute : 10 films et documentaires qui ont inspiré Justine Triet – GQ Magazine


Anatomie d’une chute, le très attendu quatrième long-métrage de Justine Triet, est à voir en salle depuis ce mercredi 23 août. Récompensé de la Palme d’or au Festival de Cannes en mai dernier, ce film mené par Sandra Hüller et Swann Arlaud suit le procès d’une écrivaine célèbre accusée d’avoir poussé et tué son mari du haut de leur chalet près de Grenoble. Ébranlée par la tragédie, l’autrice va devoir prouver son innocence dans un tribunal qui va décortiquer les moindres détails de sa vie privée face à son fils. La relation entre eux deux va se déliter à mesure que le procès avance et que les doutes apparaissent.

Voir plus

Avec ce long-métrage extrêmement maîtrisé et magnifiquement dirigé, Justine Triet signe un film de procès très intense qui tend moins à s’attarder sur une quête de vérité que sur les conséquences et les traces laissées par une telle épreuve. En découvrant Anatomie d’une chute, on pense à énormément de films du même genre, d’Autopsie d’un meurtre d’Otto Preminger à La Vérité de Henri-Georges Clouzot avec Brigitte Bardot. Ces œuvres emblématiques ont fait partie des références majeures évoquées par la réalisatrice lors d’interviews, mais ce ne sont pas les seules. Voici 10 films et documentaires qui ont inspiré Justine Triet au moment d’écrire Anatomie d’une chute.

Autopsie d’un meurtre

Classique absolu du film de procès, Autopsie d’un meurtre d’Otto Preminger suit un avocat à la retraite joué par James Stewart, dont les services sont demandés par une femme du nom de Laura Manion. Son mari vient d’être arrêté pour avoir tué le propriétaire de bar qui l’avait violée. Le début d’un procès où la vérité n’éclatera pas immédiatement et au cours duquel l’avocat devra faire face à de nombreuses pressions. Autopsie d’un meurtre est aujourd’hui considéré comme un incontournable du genre pour ses scènes de plaidoirie, particulièrement puissantes et longues. Justine Triet s’en était déjà inspirée pour la réalisation de son second long-métrage, Victoria, et le film ne l’a pas quitté depuis. “C’est un film qui m’impressionne parce qu’on passe près d’une heure et demie dans la salle d’audience sans s’emmerder une seule seconde, a-t-elle déclaré à L’Obs. Je n’aime pas tout dans le film mais je trouve que la partie du procès est d’une modernité délirante pour l’époque.”
À voir en VOD.

Marriage Story

Anatomie d’une chute est un film de procès mais aussi un film de couple. L’un des plus célèbres à être sorti ces dernières années se nomme Marriage Story. Tout comme le film de Justine Triet, le long-métrage doux-amer de Noah Baumbach évoque le délitement d’un couple, incarné à l’écran par Adam Driver et Scarlett Johansson. Sur le point de divorcer, les deux personnes se battent pour la garde de leur enfant, tout en essayant de préserver leur lien. Dans un long entretien accordé à Libération, Justine Triet a évoqué l’importance de ce film dans l’écriture d’Anatomie d’une chute : “La grande scène de règlements de compte du couple à la fin entre Adam Driver et Scarlett Johansson, on en a beaucoup parlé avant de faire Anatomie parce que je la trouve géniale. Je suis totalement en adoration devant Adam Driver mais j’ai un énorme problème moral sur la partition de Scarlett Johansson. Chaque mot qu’elle dit, j’ai envie de les réécrire. L’histoire du cinéma est faite de beaucoup de scènes où les hommes sont extrêmement valorisés dans leur parcours, dans leur complexité, dans la profondeur de leurs états d’âme et, en face, le personnage féminin est juste là pour leur faire péter les plombs.”
À voir sur Netflix.

Amanda Knox

En 2007, Amanda Knox est âgée de 20 ans lorsqu’elle devient l’actrice principale d’un des procès les plus médiatisés des années 2000. Participant à un programme d’échange linguistique en Italie, la jeune Américaine se retrouve accusée du meurtre de sa camarade Meredith Kercher. Cette dernière a été retrouvée morte après avoir été violée et reçu 47 coups de couteau. Emprisonnée pendant près de quatre ans et vivement critiquée par l’opinion publique (sa vie sexuelle est racontée en détails dans la presse), Amanda Knox n’aura cessé de clamer son innocence. Un documentaire diffusé sur Netflix raconte son histoire.

Durant toute la promotion d’Anatomie d’une chute, Justine Triet a régulièrement évoqué son intérêt pour cette affaire. Tout comme Amanda Knox, la vie privée de son héroïne Sandra Voyter, une écrivaine d’origine allemande incarnée à l’écran par Sandra Hüller, est elle aussi décortiquée lors de son procès en France. “C’est une affaire passionnante d’une femme qui est jugée hors de son pays, avec toute sa sexualité qui est disséquée durant le procès. Il y a dedans l’aspect puritain de l’Italie qui juge la sexualité d’une Américaine soi-disant déchainée”, a expliqué la cinéaste à Cinésérie.
À voir sur Netflix.

La Vérité

Film majeur dans la carrière de Brigitte Bardot, qui s’est donnée corps et âme dans son rôle au point de tenter de se suicider quelques semaines après le tournage, La Vérité de Henri-Georges Clouzot raconte le procès d’une jeune femme accusée d’avoir assassiné son amant. Le film suit son procès et son combat pour maintenir intacte la mémoire de l’homme qu’elle a aimée et son image à elle, alors que le procureur essaye d’en faire une personnalité monstrueuse.

À sa sortie en 1960, La Vérité a rencontré un immense succès (plus de cinq millions d’entrées rien qu’en France). Le film s’est retrouvé nommé à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère quelques mois plus tard. “[C’est un film] que je trouve étonnamment féministe dans sa manière de dépeindre la misogynie, de montrer des hommes presque dégoûtés par le corps de Bardot, qui jugent cette femme pour sa force, sa liberté”, a expliqué Justine Triet dans les colonnes de Télérama.
À voir en VOD.

The Staircase

En décembre 2001, l’écrivain américain Michael Peterson retrouve sa femme inconsciente en bas de l’escalier de leur maison. Un rapport d’autopsie révèle plusieurs blessures graves sur le corps de la défunte, une fracture au niveau du cou et des lacérations. Le mari est immédiatement considéré comme le principal suspect. Le procès qui a lieu deux ans plus tard attire l’attention des médias car il met en avant des détails de la vie privée de l’auteur et sa supposée bisexualité, qui serait au cœur de la tragédie. L’affaire a fasciné l’Amérique, donnant naissance à plusieurs documentaires et séries (dont une, en 2022, avec Colin Firth dans le rôle de Michael Peterson).
À voir sur Netflix.

Le Génie du mal

En 1959, devant la caméra de Richard Fleischer, Orson Welles incarne un avocat célèbre qui décide de prendre la défense de deux étudiants privilégiés accusés d’avoir assassiné un jeune garçon dans le Chicago des années 20. Ils étaient persuadés d’avoir commis le crime parfait mais un détail vient trahir leur récit. L’avocat va tout faire pour leur éviter la peine de mort. Inspiré par l’affaire Leopold et Loeb qui s’est déroulée en 1924, Le Génie du mal est un film de procès violent et désespéré dans lequel Orson Welles impressionne dans la peau de cet avocat tentant d’obtenir l’innocence des deux accusés.

Dans un entretien réalisé pour Sofilm, Justine Triet explique que ce personnage a été une influence très importante pour écrire celui interprété par Swann Arlaud dans Anatomie d’une chute. “Tu vois Welles, sa stature, tu imagines qu’il va te faire une espèce de truc à la Dupond-Moretti. En fait c’est tout l’inverse. Il est tellement délicat, il ne force rien, d’une modernité dingue. Il démarre en disant : ‘Bon, le mec que je suis en train de défendre, évidemment qu’il a l’air coupable.’ Énorme corps, voix toute douce. Du coup, tu l’écoutes. J’ai dit à Arthur [Harari, co-scénariste du film, ndlr] : ‘C’est ça, notre guide.’”
À voir en DVD.

Kramer contre Kramer

Tout comme Marriage Story, Kramer contre Kramer observe la vie d’un couple qui explose en vol. Dans le film de Robert Benton, Joanna Kramer (jouée par Meryl Streep) décide soudainement de quitter sa famille pour aller vivre ailleurs. Elle ne donne pas de destination et laisse son compagnon (Dustin Hoffman) avec leur fils. Ted doit alors apprendre à mêler sa vie professionnelle et devenir un bon père. Quelques mois plus tard, Joanna revient et se saisit de la justice pour obtenir la garde de l’enfant. Étude impitoyable du couple, qui peut compter sur deux acteurs au sommet de leur art, Kramer contre Kramer a remporté cinq Oscars en 1980, dont celui du meilleur film. Un long-métrage qui reste, encore aujourd’hui, immanquable.
À voir en VOD.

Scènes de la vie conjugale

Chef d’œuvre terrassant du cinéaste suédois Ingmar Bergman, Scènes de la vie conjugale raconte en six chapitres le quotidien d’un couple sur près de 20 ans. Marianne (Liv Ullman) est une avocate spécialisée en divorces et Johan (Erland Josephson), un professeur de psychologie. Même s’ils se considèrent faits l’un pour l’autre, ils se disputent très fréquemment et regardent impuissants leur couple se déliter. Sorti en 1973 sous la forme d’une mini-série en six épisodes, Scènes de la vie conjugale a également connu un remontage pour le cinéma, un an plus tard (les cinq heures de la série ont été condensées en 2h47 dans cette deuxième version). En 2021, Hagai Levi a décidé d’en faire un remake avec Oscar Isaac et Jessica Chastain dans les rôles principaux.
À voir sur MyCanal.

L’étrangleur de Boston

Inspiré par l’affaire de l’étrangleur de Boston qui s’est déroulée aux États-Unis au début des années 60, le film de Richard Fleischer commence alors qu’une vieille femme est retrouvée étranglée chez elle. Personne n’explique pourquoi, mais 12 autres femmes subiront le même sort dans les deux années qui suivent. L’enquête avance et un suspect est désigné, en la personne d’un ouvrier du nom d’Albert DeSalvo (joué par Tony Curtis), qui est victime d’un dédoublement de personnalité. À plusieurs reprises, Justine Triet a cité L’étrangleur de Boston comme une référence essentielle au cours de l’écriture d’Anatomie d’une chute, pour sa manière de raconter cette série de faits divers avec une précision quasi-documentaire, sans jamais s’aventurer vers quelque chose de sensationnaliste ou d’exagérément dramatique.
À voir en VOD.

L’Enfant du diable

Si vous avez d’ores et déjà vu Anatomie d’une chute, vous vous souvenez très probablement de l’ouverture du film de Justine Triet et de cette image d’une balle qui dévale l’escalier de la maison familiale. Pour la mettre en scène, la réalisatrice dit s’être inspirée d’un film d’horreur sorti en 1980, L’Enfant du diable de Peter Medak. Alors qu’il vient de perdre tragiquement sa femme et sa fille, un compositeur (George C. Scott) décide de s’installer dans une maison à l’écart du monde. Très vite, il va découvrir qu’une présence cherche à entrer en contact avec lui, par le biais de sons étranges et d’éléments qui se déplacent de façon inexpliquée. “Je suis amoureuse de George C. Scott. C’est un film que j’ai vu peut-être 400 fois. J’adore le début du film mais je n’aime pas beaucoup la fin. Cette balle qui tombe est vraiment un hommage assumé à ce film.”, a déclaré Justine Triet dans l’émission Le Cercle.
À voir en VOD.



Source link

Hugo Dupuis

Dans un monde peint de nuances d'encre et d'imagination, je suis Hugo Dupuis, un Spécialiste du Blogging, en équilibre à la croisée de l'exploration et de l'expression. Avec les salles de l'Institut Catholique de Toulouse comme ma creuset créatif, j'ai forgé un chemin où les mots deviennent des fenêtres ouvertes sur des contrées indomptées. Du plateau géopolitique à la délicate tapisserie de la nature, de l'arène rugissante aux couloirs secrets du divertissement, mon clavier danse au rythme des histoires en attente d'être racontées. La transparence est mon étoile guide, illuminant chaque récit de la brillance de l'authenticité. Alors, entrez dans ce royaume d'encre et d'idées, alors que nous nous embarquons ensemble dans un voyage à travers le labyrinthe de la politique mondiale, la symphonie de l'environnement, le frisson du sport et l'énigme du showbiz.

Related Articles

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Back to top button