Basket-ball. Dan Akin, l’intérieur britannique de la SIG, à l’épreuve … – DNA – Dernières Nouvelles d’Alsace

Sa grande taille laisse supposer une maturation lente. À 25 ans, un intérieur n’est plus tout à fait un bébé dans le basket mais n’a rien des briscards expérimentés qui peuplent les raquettes sous les paniers. Daniel Akin, qui vient de fêter son quart de siècle, a opté pour le grand saut vers le professionnalisme cet été.

Il a six saisons de championnat NCAA au compteur un univers où l’on ne touche pas d’argent mais où il a roulé sa bosse. Au final, l’Anglais a enchaîné six saisons dans trois facs différentes.

« J’étais dans une université pas très connue au début et puis j’ai pu évoluer, souligne le garçon annoncé à 2,06 m. Après, à la sortie de mon cursus, comme tout le monde, j’espérais la NBA mais comme cela ne s’est pas fait, la priorité était de revenir en Europe. »

Il a donc traversé l’Atlantique pour rentrer au bercail, se « rapprocher des amis ». « Et me retrouver dans un club comme Strasbourg, cela me rend fier, poursuit-il. Je sais que ce sera difficile, il y aura des ajustements à faire dans mon jeu. Des règles changent ( en termes de défense, dans le jeu intérieur par exemple ) mais j’ai regardé beaucoup de matches qui se jouent ici, j’ai travaillé la saison passée avec un coach qui avait une grosse culture par rapport à ce qui se fait en Europe. »

Les Jeux olympiques de 2012 à Londres comme une révélation

Sa prime jeunesse sur le Vieux Continent devrait édulcorer les effets de la révolution en cours. Il connaît les codes d’un environnement plus surprenant pour un rookie américain. Le jeu en vigueur en France, athlétique, pourrait aussi assurer une transition plus en douceur.

Dan Akin est donc prêt à entamer une progression à vitesse grand V mais il en a l’habitude : c’est même son lot depuis toujours au regard de son rapport à son sport. On ne fera pas de grandes révélations en soulignant que le royaume britannique ne vibre pas absolument pour le basket-ball. Le transfuge de Utah States ne dérogeait pas à la règle quand il était un gamin.

« J’ai commencé à jouer sérieusement quand j’ai eu seize ans »

« Comme tout le monde en Angleterre, j’ai joué au foot pendant des années, sourit-il. Et puis, avec des copains, j’ai pu assister aux matches du tournoi olympique de Londres et le basket a commencé à me tenter. Progressivement, je me suis intéressé au jeu. Il y a un processus qui s’est mis en place et quand j’ai eu seize ans, j’ai commencé à jouer sérieusement. »

Moins de dix ans de basket ne garantissent pas un profil parfaitement abouti. Mais le garçon a accumulé suffisamment d’expérience pour ne pas lésiner en cette période estivale. Outre-Atlantique, outre-Manche ou en France, la préparation débute par des entraînements physiques assez ingrats et les joueurs de la SIG en bavent ces temps-ci.

« En ce moment, c’est dur »

« En ce moment, c’est dur, c’est sûr, constate-t-il. Mais c’est pour pouvoir enchaîner à long terme, toute la saison. »

Accessoirement, les deux premières sorties estivales laissent à penser que les efforts ne sont pas tout à fait vains. La SIG a enchaîné deux victoires pour ses deux premiers matches amicaux. Cela ne veut pas dire grand-chose mais cela ne peut pas faire de mal.

« On sait qu’on est en pré-saison, conclut le Londonien. On connaît les axes où l’on a des lacunes. Sur nos premières sorties, il faut vraiment que l’on soigne les pertes de balle, le jeu de transition aussi. Pour notre troisième sortie, c’est dans ces domaines que l’on doit être meilleur. »

Dans un secteur intérieur où la SIG, un peu en manque de centimètres, devra s’illustrer par de la force et de l’énergie, Dan Akin, comme un gros poussin sorti de sa coquille américaine, ne sera pas le moins attendu.