Athlétisme

Mondiaux d’athlétisme : bien au départ du décathlon malgré sa … – Le Parisien


C’est devenu LA question qui anime les conversations du camp tricolore depuis mardi à Budapest : Kevin Mayer aura-t-il les moyens de défendre son titre mondial vendredi et samedi ? Et cela agite d’autant plus, que l’équipe de France n’a toujours pas décroché la moindre médaille et que l’abandon de son chef de file, sauveur des Bleus lors des JO et des précédents Mondiaux, pourrait bien la mettre dans une sacrée panade à un an des Jeux de Paris.

Sauf revirement de dernière minute, Kevin Mayer sera bien au départ vendredi matin du 100 m, la première épreuve. Mais nul ne sait s’il ira au bout de ses 10 travaux. Lui-même ne le sait pas.

Avec Mayer, on a l’habitude des montagnes russes. Mais cette fois il faudra encore mieux attacher sa ceinture, tant les secousses et les émotions risquent d’être importantes. On n’est plus à ça près. À Rio en 2016, ce fut l’extase d’une première médaille d’argent olympique derrière le monstre de l’époque, Ashton Eaton. En 2018, on a vécu l’apothéose, avec un record du monde exécuté tel un métronome et né de la frustration de Championnats d’Europe ratés, quelques semaines plus tôt. Entre-temps, aux Mondiaux de Londres, en 2017, le garçon s’en est allé chercher son premier titre planétaire. Dans la douleur, mentale cette fois, puisqu’il avait frôlé la bulle à la perche.

« Même quand le résultat est négatif, on ne retient que la force des émotions »

Kevin Mayer c’est en moyenne un décathlon par an, avec sa dose d’adrénaline et son suspens garanti. « L’été on ne parle pas vacances chez nous, mais championnat de Kevin, raconte Thomas, son frère. Son décathlon annuel, c’est un peu comme une cousinade, on ne louperait ça pour rien au monde, on sait qu’on va vivre des émotions de fou, qu’elles soient négatives ou positives. »

À chaque fois, l’entourage fait bloc, avec énormément de bienveillance. « Même quand le résultat est négatif, plusieurs années après on ne retient que la force des émotions », poursuit Thomas, en se souvenant de la détresse de son frère lors de son abandon aux Mondiaux de Doha, en 2019, sur blessure, alors qu’il était en tête après 7 épreuves.

Les larmes ont souvent coulé : dès 2012 aux Championnats d’Europe à Helsinki où Mayer manque les minima pour les JO de Londres, aux Championnats d’Europe de Berlin, après les 3 essais mordus à la longueur. Aux JO de Tokyo où des douleurs au dos l’empêchent de jouer l’or. Ischio-jambier en 2015, genou en 2018, tendon d’Achille gauche et ischio-jambier en 2019, dos en 2021, tendon d’Achille droit en 2022, tendon d’Achille gauche cet hiver puis déchirure à un ischio au printemps et re tendon d’Achille gauche, il y a 15 jours… Le bulletin de santé de Mayer, 31 ans, dont la moitié de sport à très haut niveau, est un inventaire à la Prévert. Lui qui avance avec cette volonté de tout maîtriser déverse son lot d’émotions quand son corps le lâche.

Quitte à renvoyer l’image d’un champion qui se plaint beaucoup. « Kevin vise l’excellence, il est donc hyper exigeant avec lui même et se met parfois dans des états qui sont compliqués, résumait il y a quelques jours Alexandre Bonacorsi, le copain d’enfance devenu son entraîneur en 2020. On ne peut pas être au top 365 jours par an, et pourtant lui, il aimerait, mais il sait aussi désormais prendre du recul sur la situation et accepter de ne pas être au niveau de son record du monde tous les jours. »

L’approche des compétitions, blessé ou pas, est à chaque fois une épreuve en soi. « Kevin est alors encore plus à l’écoute de son corps et de ses sensations, il ressent les choses encore plus que d’habitude et les émotions sont décuplées poursuit l’entraîneur. Ça peut être de la frustration, de l’énervement. La moindre erreur technique ou la moindre douleur peut lui faire imaginer le pire pour la compétition. Et il est capable de dire 10 minutes plus tard, bon ça va, ce n’est pas si terrible que ça. »

A Budapest, Mayer s’avance encore sur un fil. Prêt à tomber ou, au contraire, à décrocher la lune. Chaque décathlon est une compétition, une épreuve surhumaine dans laquelle il embarque ses proches et le grand public. Ce décathlon mondial ne devrait pas déroger à la règle.



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Theo Lefevre

Dans le vaste océan du cyberespace, je suis Théo Lefèvre, un Journaliste Web captivé par les histoires qui se tissent à travers les fils numériques. Mon parcours à l'Université Américaine de Paris a façonné ma plume, tandis que mes curiosités se dévoilent à travers la science et la technologie, le monde des affaires, et l'athlétisme. Porté par mon passé de passionné de sport et d'économie, chaque article que je compose est un reflet transparent de mon engagement envers l'authenticité. Joignez-vous à moi pour explorer les méandres de l'innovation scientifique, les intrications du monde des affaires et les défis du terrain d'athlétisme, tout en partageant un voyage honnête et stimulant à travers mes écrits.

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