Politique Internationale

Histoire, sociologie, écologie, philosophie… notre sélection d’essais … – Le Monde


Par son ambition de dessiner un tableau des chocs telluriques qui secouent notre temps, un livre comme le collectif Un monde en crises, dirigé par Alain Dieckhoff, Adrien Estève, Eberhard Kienle et Carola Klöeck (Sciences Po Les Presses), peut sembler donner le ton des essais de la rentrée.

Il faut pourtant se prémunir ­contre une illusion d’optique. Parmi les 1 476 titres de la catégorie « essais et documents » à ­paraître d’août à octobre, selon le magazine professionnel Livres Hebdo, beaucoup, comme lui, explorent les failles contemporaines, de la guerre en Ukraine au dérèglement climatique, des révolutions de l’intime post-#metoo aux bouleversements du monde numérique. Mais beaucoup d’autres semblent garder leurs distances, pour le moins, avec l’actualité, et creuser le sillon des savoirs fondamentaux en sciences humaines.

Ainsi L’Ere du toxique. Essai sur le nouveau malaise dans la civilisation, de la psychanalyste Clotilde Leguil (PUF), côtoiera-t-il sur les tables des librairies La Mémoire des gens de la terre. Chroniques de la France des campagnes, 1789-1914, de l’historien Jean-Marc ­Moriceau (Tallandier), et Toufah. La femme qui inspira un #metoo ­africain, de Toufah Jallow, avec Kim Pittaway (Des femmes-Antoinette Fouque), le collectif Beauté(s), dirigé par François-Marie Deyrolle, Camille Saint-Jacques et Eric Suchère (L’Atelier contemporain).

Et si l’un des événements annoncés est la parution des Structures fondamentales des sociétés humaines (La Découverte), où le sociologue Bernard Lahire s’efforce de refonder l’ensemble des sciences sociales, La Clinique de la dignité, de la philosophe Cynthia Fleury (Seuil), enquête sur le traitement réservé aux vies supposées « indignes », devrait également faire parler de lui. Comment penser le présent sans forger des concepts, des problématiques et des théories neuves, capables de nous arracher au ronronnement des opinions ? D’ailleurs, comment agir sur le présent, sans le penser ? La question hantait déjà Jean Jaurès (1859-1914), dont paraîtra en novembre le quinzième et dernier tome des Œuvres, Guerre à la guerre !, édité par Marion Fontaine et Christophe Prochasson (Fayard).

Eclairer la guerre d’Ukraine

Un an et demi après le début de l’agression russe contre l’Ukraine, les éditeurs de sciences humaines continuent à offrir un choix riche et varié de livres propres à en éclairer le contexte, les causes et les enjeux. Ainsi Gallimard ne publiera-t-il pas moins de trois livres importants, La Guerre russo-ukrainienne. Le retour de l’histoire, de l’historien Serhii Plokhy, La Route pour la servitude. Russie, Europe, Amérique, de son confrère Timothy Snyder, et Un endroit inconvénient, fruit d’une enquête menée en Ukraine par l’écrivain Jonathan Littell et le photographe Antoine d’Agata. Autres enquêtes, l’une et l’autre au Cerf : celle menée par Adrien Nonjon sur un régiment ukrainien, Azov, histoire d’un régiment ultranationaliste ukrainien, et celle de Yuri Felshtinsky et Vladimir Popov, De la Terreur rouge à l’Etat terroriste. Les services secrets russes à la conquête du monde. L’un des principaux opposants au régime russe, Mikhaïl Khodorkovski, fera paraître L’Ennemi à nos portes (avec Martin Sixsmith, L’Observatoire), et Vera Politkovskaïa, fille de la journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006, Une mère (avec Sara Giudice, Fayard). L’écrivaine ukrainienne Sofia Andrukhovych racontera l’expérience concrète de la guerre dans Tout ce qui est humain (Bayard), tandis qu’Olga et Sasha Kurovska réuniront en volume les épisodes du Journal d’Olga et Sasha (avec Elisa Mignot, Actes Sud), publié dans « M Le magazine du Monde » depuis mars 2022.

Le double mouvement entre les savoirs et leurs applications se retrouve, tour à tour ou à l’intérieur de chaque livre, chez les auteurs les plus attendus de la rentrée. On peut citer le déjà très fameux Goldman, de l’historien Ivan Jablonka (Seuil), Figures libres. Sur les traces de l’esprit européen, du philosophe Heinz Wismann (Albin Michel), Prophète en son pays, du politologue Gilles Kepel (L’Observatoire), Pour les faits, de la philosophe et journaliste Géraldine Muhlmann (Les Belles Lettres), ou Le Verbe libre ou le silence, de la romancière et essayiste Fatou Diome (Albin Michel).

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Hugo Dupuis

Dans un monde peint de nuances d'encre et d'imagination, je suis Hugo Dupuis, un Spécialiste du Blogging, en équilibre à la croisée de l'exploration et de l'expression. Avec les salles de l'Institut Catholique de Toulouse comme ma creuset créatif, j'ai forgé un chemin où les mots deviennent des fenêtres ouvertes sur des contrées indomptées. Du plateau géopolitique à la délicate tapisserie de la nature, de l'arène rugissante aux couloirs secrets du divertissement, mon clavier danse au rythme des histoires en attente d'être racontées. La transparence est mon étoile guide, illuminant chaque récit de la brillance de l'authenticité. Alors, entrez dans ce royaume d'encre et d'idées, alors que nous nous embarquons ensemble dans un voyage à travers le labyrinthe de la politique mondiale, la symphonie de l'environnement, le frisson du sport et l'énigme du showbiz.

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