Un cours de seconde langue sera aussi, désormais, instauré dès la 3ème primaire (au lieu de la 5ème). L’idée est belle, mais est-elle réaliste? C’est vrai qu’on parle souvent de la pénurie de professeurs de langues en fédération Wallonie-Bruxelles. Alors, comment va-t-on faire? Comment les écoles vont-elles s’organiser?
Evelyne fait partie des solutions à la pénurie de professeurs de langues. Elle enseigne habituellement le néerlandais en secondaires. Aujourd’hui, elle se prépare à rencontrer un nouveau public. “Je commence cette année-ci, avec des 3e, 4e, 5e et 6e primaires”, dit-elle.
Passer de l’enseignement secondaire au fondamental n’est pas anodin. Pour expliquer cette transition, l’arrivée du tronc commun dans l’enseignement général inquiète certains professeurs.
“Pour certains de mes collègues qui change d’orientation, c’est une certaine peur du tronc commune qui arrive. Il va encore y avoir une année en plus avec des niveaux encore plus différents”, indique Evelyne.
Dans la majorité des écoles de la Fédération Wallonie Bruxelles, la pénurie de professeurs de langues atteint un point d’équilibre. Les directions se sont organisées pour trouver des alternatives. “On fait en sorte que chaque directeur puisse trouver des solutions en regroupant plusieurs écoles pour offrir un horaire intéressant. Si vous offrez 6h ou 4 périodes, vous n’intéressez aucun prof. Nous essayons de faire des regroupements entre des écoles proches pour que les professeurs de langues puissent trouver un horaire respectable”
L’année passée, plus de 300 professeurs de langues manquaient à l’appel. La ministre de l’Enseignement a donc pris en considération le contexte particulier de cette rentrée 2023. “Les école ne seront pas pénalisées si elles ne parviennent pas à organiser le nouveau cours pour cause de pénurie. Il en sera tenu compte dans le parcours des élèves pour éviter de les préjudicier”, souligne-t-elle.
L’échéance a donc reculé d’un an. A la rentrée 2024, la pénurie devra être résorbée.
